Ces virus sont transmis aux humains par des morsures de chauves-souris à partir de la salive de ces animaux, ainsi que par des aérosols de salive, de fèces ou d'urine. À l'instar du virus de la rage, c'est par exemple le cas du virus Ebola, du coronavirus du SRAS (SARS-CoV) ainsi que du MERS-CoV[5],[6]. L'une des difficultés posées par les chauves-souris est que les personnes ignorent généralement avoir été exposées à leurs sécrétions et être potentiellement infectées par des virus transmis par ces chiroptères[7].
Les chauves-souris présentent une susceptibilité élevée aux infections par les virus. On pense que leur mode de vie, leurs habitudes de repos, leur cycle de reproduction, leurs migrations et leurs hibernations favorisent la contamination des chauves-souris par des virus. On sait par ailleurs que les chauves-souris présentent un taux de viroses persistantes plus élevé que les autres mammifères. On pense que cela provient de la demi-vie plus brève des anticorps chez les chauves-souris. Une étude a révélé en 2018 que les chauves-souris ont une réponse STING atténuée par rapport aux autres mammifères, ce qui éviterait à leur système immunitaire de surréagir aux viroses[8]. Certains inflammasomes de mammifères sont également absents chez les chauves-souris, ce qui pourrait limiter certaines réactions inflammatoires délétères pour leur organisme. On a par ailleurs montré que les chauves-souris sont davantage susceptibles d'être réinfectées par les mêmes virus que les autres mammifères, ces derniers — dont l'humain — ayant développé un système immunitaire plus robuste[9],[10].
Les chauves-souris hébergent davantage de virus que les rongeurs et peuvent propager des maladies sur des zones géographiques plus étendues en raison de leur aptitude à voler et de leurs habitudes migratoires. Certaines espèces, comme la petite chauve-souris brune, ont ainsi tendance à s'établir dans les greniers, les granges et les étables, où elles entrent en contact avec les humains[11],[12],[13].
↑(en) Charles H. Calisher, James E. Childs, Hume E. Field, Kathryn V. Holmes et Tony Schountz, « Bats: Important Reservoir Hosts of Emerging Viruses », Clinical Microbiology Reviews, vol. 19, no 3, , p. 531-545 (PMID16847084, PMCID1539106, DOI10.1128/CMR.00017-06, lire en ligne)
↑(en) Laarni Sumibcay, Blaise Kadjo, Se Hun Gu, Hae Ji Kang, Burton K Lim, Joseph A Cook, Jin-Won Song et Richard Yanagihara, « Divergent lineage of a novel hantavirus in the banana pipistrelle (Neoromicia nanus) in Côte d'Ivoire », Virology Journal, vol. 9, , article no 34 (PMID22281072, PMCID3331809, DOI10.1186/1743-422X-9-34, lire en ligne)
↑(en) Sabrina Weiss,1 Peter T. Witkowski,1 Brita Auste, Kathrin Nowak, Natalie Weber, Jakob Fahr, Jean-Vivien Mombouli, Nathan D. Wolfe, Jan Felix Drexler, Christian Drosten, Boris Klempa, Fabian H. Leendertz et Detlev H. Kruger, « Hantavirus in Bat, Sierra Leone », Emerging Infectious Diseases, vol. 18, no 1, , p. 159-161 (PMID22261176, DOI10.3201/eid1801.111026, Bibcode3310113, lire en ligne)
↑(en) Ken Maeda, Tetsuya Mizutani et Fumihiro Taguchi, « Viruses Isolated from Bats and Their Importance as Emerging Infectious Diseases », Journal of Veterinary Epidemiology, vol. 15, no 2, , p. 88-93 (DOI10.2743/jve.15.88, lire en ligne)
↑(en) Eric M. Leroy, Brice Kumulungui, Xavier Pourrut, Pierre Rouquet, Alexandre Hassanin, Philippe Yaba, André Délicat, Janusz T. Paweska, Jean-Paul Gonzalez et Robert Swanepoel, « Fruit bats as reservoirs of Ebola virus », Nature, vol. 438, no 7068, , p. 575-576 (PMID16319873, DOI10.1038/438575a, lire en ligne)
↑(en) Charles E. Rupprecht, et Robert V. Gibbons, « Prophylaxis against Rabies », The New England Journal of Medicine, vol. 351, no 25, , p. 2626-2635 (PMID15602023, DOI10.1056/NEJMcp042140, lire en ligne)
↑(en) Goro Kuno, « Persistence of arboviruses and antiviral antibodies in vertebrate hosts: its occurrence and impacts », Reviews in Medical Virology, vol. 11, no 3, , p. 165-190 (PMID11376480, DOI10.1002/rmv.314, lire en ligne)
↑(en) Saurav K. Sarkar et Ashim K. Chakravarty, « Analysis of immunocompetent cells in the bat, Pteropus giganteus: Isolation and scanning electron microscopic characterization », Developmental & Comparative Immunology, vol. 15, no 4, , p. 423-430 (PMID1773865, DOI10.1016/0145-305X(91)90034-V, lire en ligne)
↑(en) Angela D. Luis, David T. S. Hayman, Thomas J. O'Shea, Paul M. Cryan, Amy T. Gilbert, Juliet R. C. Pulliam, James N. Mills, Mary E. Timonin, Craig K. R. Willis, Andrew A. Cunningham, Anthony R. Fooks, Charles E. Rupprecht, James L. N. Wood et Colleen T. Webb, « A comparison of bats and rodents as reservoirs of zoonotic viruses: are bats special? », Proceedings of the Royal Society B, vol. 280, no 1756, , article no 20122753 (PMID23378666, PMCID3574368, DOI10.1098/rspb.2012.2753)
↑(en) Lin-Fa Wang, Peter J. Walker et Leo L. M. Poon, « Mass extinctions, biodiversity and mitochondrial function: are bats ‘special’ as reservoirs for emerging viruses? », Current Opinion in Virology, vol. 1, no 6, , p. 649-657 (PMID22440923, DOI10.1016/j.coviro.2011.10.013, lire en ligne)